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Climate Change Africa Opportunities (CCAO) a développé ses ambitions pour le développement de l'agriculture intelligente et climato-résiliente en Afrique


publié le 09-03-2021

PLAN D'INVESTISSEMENT POUR LE DEVELOPPEMENT DE L'AGRICULTURE CLIMATO-RESILIENTE EN AFRIQUE

 

SOMMAIRE

Dans  sa mission d'améliorer et renforcer la résilience africaine face aux défis du changement climatique dans le domaine de l'agriculture,  et conformément à son plan stratégique 2020 - 2030, l'organisation panafricaine et autochtone  Climate Change Africa Opportunities (CCAO) a développé ses ambitions  pour le développement  de l'agriculture intelligente et climato-résiliente en Afrique.

En effet, l'agriculture climato-résiliente se concentre sur les trois piliers du renforcement de la sécurité alimentaire: (a) augmentation durable de la production, (b) renforcement de la résilience (adaptation) au changement climatique et (c) réduction des émissions de gaz à effet de serre, lorsque cela est possible et approprié.

L'agriculture climato-résiliente n'est pas un ensemble de pratiques;  il s'agit d'une approche de sélection et de mise en œuvre de pratiques, de politiques et de services agricoles adaptés au contexte, dans le temps et dans l'espace, et intégrés, de manière à ce qu'ils travaillent ensemble pour maximiser la synergie et minimiser les compromis. Ce qui fonctionne pour un groupe d'agriculteurs - en raison de leur emplacement, de leur culture et de leur situation - peut ne pas fonctionner pour un autre groupe. Cette approche  nécessite l'évaluation des impacts d'un investissement basé sur le contexte biophysique, agricole et socio-économique d'un lieu donné.

Ce plan d'investissement est un document de planification stratégique et approfondi permettant à Climate Change Africa Opportunities (CCAO) de proposer des projets de développement agricole à fort potentiel et de haute qualité  pouvant faire l'objet d'éventuels liens de partenariat avec des partenaires et bailleurs de fonds impliqués dans l'appui de la résilience du domaine de l'agriculture dans le contexte du changement climatique en Afrique.

GESTION DES SOLS

Caractéristiques et éléments contextuels de base

L'Afrique  subi et connait  une pluviosité insuffisante,  des sécheresses fréquentes, une pression démographique, la surexploitation des terres, les pratiques agricoles inappropriées, l'insuffisance de l'utilisation des engrais ... les sols africains sont fragilisés, parfois épuisés. Parmi les phénomènes les plus notables: l'érosion, la dégradation chimique (perte de nutriments, salinisation, acidification, etc.) et la dégradation physique (compactage des sols, ensablement, etc.). Ces phénomènes sont aggravés par les effets du changement climatique en Afrique. La gestion des sols constitue donc un enjeu majeur, puisque les sols africains représentent un potentiel important de séquestration du carbone. L'Afrique concentre d'ailleurs  65% des terres arables inexploitées de la planète. Les solutions existantes, il s'agit de soutenir leur développement et d'accompagner leur mise en œuvre.

En réponse à ce premier défi lié à la gestion du sol,  Climate Change Africa Opportunities (CCAO) promeut et soutient trois grandes familles de solutions pour améliorer la gestion des sols:

 

FERTILITÉ DES SOLS ET FERTILISATION DES CULTURES

Caractéristiques et éléments contextuels de base

L'Afrique est l'une des régions du monde qui consomme le moins de fertilisants. En cause: le manque de disponibilité des engrais, en quantité et qualité, une insuffisance de sensibilisation des agriculteurs à leurs avantages, et des obstacles financiers.

Des actions peuvent être menées pour développer une gestion intégrée de la fertilité des sols grâce à un recours plus large et plus raisonné aux fertilisants(modernes et autochtones).

Une gestion qui doit prendre en compte la complexité de chaque situation locale: la variété des sols et des systèmes de culture est immense en Afrique.

Principales solutions et préconisations

1)Le développement des systèmes d'information sur la fertilité des sols: adoption des nouvelles technologies de cartographie des sols et de compilation numérique; mise en place d'observatoires de la fertilité des sols et de la fertilisation des cultures;

2)La gestion des systèmes: amélioration de la fixation biologique de l'azote atmosphérique permettant une meilleure disponibilité de l'azote dans les sols en adoptant des rotations à base de légumineuses alimentaires et fourragères; utilisation de la fertilisation et mise en place de cultures hydroponiques; développement de l'agriculture biologique; traitement de l'acidité des sols grâce à l'application des roches phosphatées; réhabilitation des parcours; etc

3)L'amélioration des ressources en éléments nutritifs: valorisation des déchets organiques en agriculture et gestion des résidus de cultures; traitement et réutilisation des eaux usées (sources de déchets solides); déchets solides et sous-produits agricoles pour la production des composts; amélioration des systèmes d'approvisionnement et de distribution des engrais; développement des unités de mélange (mélanges) pour la production d'engrais adaptés aux conditions locales; etc

Pour adopter ces solutions, les peuples autochtones, les  jeunes et femmes petits agriculteurs doivent être accompagnés dans les différents pays africains:

1)Sensibilisation et éducation à l'usage des engrais: conseil agricole, publicité, écoles aux champs, plateformes d'innovation; etc

2)Aide financière: facilitation de l'accès aux crédits, utilisation de conditionnements plus réduits à un investissement moindre, mise en place de politiques d'encouragement subventions de type; etc

 

ARBORICULTURE ET AGRO-FORESTERIE PRODUCTIVE

Caractéristiques et éléments contextuels de base

Pour faire face aux extrêmes climatiques, les peuples autochtones, les  jeunes et femmes petits agriculteurs africains développent des mécanismes de survie. Ils prennent des mesures de court terme qui dégradent les ressources et affectent la productivité et la régénération dans le temps.

Côté élevage, l’Afrique est également confrontée à un défi de taille. Ce secteur, qui contribue à plus de 26% dans la constitution du PIB agricole africain, est peu productif car lié aux systèmes de production traditionnels très vulnérables aux changements climatiques.

L'agroforesterie productive, qui combine cultures agricoles, arbres / arbustes et élevage, en synergie, offre de nombreux bénéfices pour les agriculteurs et les éleveurs, comme pour l'environnement.

Aujourd’hui en Afrique, plus 715 millions de terres déboisées et dégradées se prêtent à la restauration.

Principales préconisations et solutions

1)La gestion intégrée des systèmes de cultures en agroforesterie et arboriculture: amélioration de la conduite technique; promotion de l’agroforesterie périurbaine; domestication des espèces autochtones et introduction des espèces d’intérêt économique;

2)La gestion intégrée des systèmes pastoraux: développement des parcours et régulation des flux de transhumants; sécurisation des zones à vocation pastorale et des espaces pastoraux stratégiques; développement / exécution de protocoles d’aménagement / réhabilitation des parcours; création et traitement des points d’eau pour l’accroissement du cheptel;

3)La gestion intégrée des systèmes forestiers: amélioration de la gestion des paysages forestiers et partage des gains; mise en place de programmes d’afforestation / reboisement à grande échelle; création de parcs forestiers nationaux pour le stockage du carbone et la sauvegarde de la biodiversité; mise en œuvre des aménagements durables des forêts naturelles et renforcement des efforts de reboisement / plantation;

4)Les peuples autochtones, les  jeunes et femmes petits agriculteurs africains doivent être sensibilisés, accompagnés et formés à ces pratiques.

Toutes ces opportunités peuvent se concrétiser à grande échelle, grâce aux politiques nationales ou régionales volontaristes, au renforcement des dispositions réglementaires et institutionnelles, à l'engagement du secteur privé, à l'amélioration de l'environnement d'investissement agricole et au renforcement des capacités de recherche.

INNOVATIONS AGRO-ÉCOLOGIQUES ET SÉQUESTRATION DU CARBONE

Caractéristiques et éléments contextuels de base

Les sols africains, notamment les terres inexploitées, ont un grand potentiel de stockage de carbone. Mais à l'heure actuelle, l'Afrique ne stocke que 175 gigatonnes de carbone, sur un total de 1 500 gigatonnes stockées dans le monde.

Le stockage du carbone constitue pourtant à la fois une solution au réchauffement climatique (atténuation ou compensation des émissions de GES) et à la dégradation des sols (rétention en eau, stabilité des agrégats, atténuation de la sodicité, activité biologique, etc.)

Alternative écologiquement durable à l’agriculture productiviste, l’agro-écologie permet de bénéficier du potentiel de stockage des sols tout en limitant leur dégradation.

Son approche doit être multiforme (adaptée à chaque zone) et équilibrée (il s’agit de trouver un juste milieu entre une agriculture productiviste et une agro-écologie qui consisterait à «produire avec moins ou zéro intrants»).

L’agro-écologie doit adopter des pratiques spécifiques aux trois échelles (parcelle, exploitation, territoire) et aux composantes des agroécosystèmes.

Principales préconisations et solutions

Parmi les principales solutions d’agro-écologie et de séquestration du carbone:

La mise en place d'une agriculture de conservation basée sur le travail mécanique minimal du sol (pas de travail ni de semis direct), la couverture permanente du sol par un paillis de matière organique riche en carbone (paille et / ou autres résidus) de récolte), les rotations et les associations culturelles (y compris les légumineuses fixatrices d'azote);

La mise en place de cultures intercalaires (entre les rangées d'arbres);

Le développement du compostage, de l’incorporation des résidus de cultures;

Le développement de la micro-agriculture bio-intensive;

La mise en jachère;

Le développement durable des oasis;

Le développement durable des zones agro-pastorales.

 

MAÎTRISE DE L'EAU AGRICOLE

Caractéristiques et éléments contextuels de base

L'Afrique est le continent qui souffre le plus de pénurie d'eau agricole.

Environ 66% de ses territoires se situent en zones arides ou semi-arides et souffrent du manque d'eau. Le continent a tendance à s'assécher encore plus à cause du changement climatique: augmentation de la température et réduction des prévisions, avec des événements extrêmes plus fréquents et plus longs. Même les régions suffisamment pourvues en eau pâtissent du manque d'infrastructures de mobilisation, de stockage et de distribution pour l'irrigation des terres. En Afrique, la part de la superficie cultivable irriguée n'est que de 5%, alors que le potentiel irrigable est de 25%. L'irrigation du continent africain pourra se développer à travers une approche globale et une action concertée et volontaire.

Les solutions de l'initiative pour l'adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques dans le domaine de la maîtrise de l'eau sont orientées résultats / production. Elles recherchent la complémentarité entre aménagements de mobilisation de l'eau, aménagements hydro-agricoles, aménagement des parcelles, exploitation et renforcement des institutions et mise en valeur. Le tout sans exclusion du volet dimension des domaines d’aménagement pour l’irrigation (grands périmètres, périmètres collectifs ou villageois, petite irrigation privée, aménagement des bas-fonds).

Dans ce cadre, cinq thèmes d’actions prioritaires sont identifiés:

1. Le renforcement de la mobilisation du potentiel hydrique: réhabilitation des ouvrages existants pour optimiser leurs capacités, construction de nouveaux ouvrages structurants;

2. Le développement volontaire de l’irrigation complémentaire entre l’irrigation à grande échelle par l’aménagement des grandes plaines, l’agriculture de bas-fonds et de décrue, et la petite irrigation villageoise et irrigation individuelle;

3. La poursuite du renforcement de la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) notamment pour la gestion des eaux transfrontalières;

4. La modernisation et la promotion des systèmes d’irrigation et de production plus économes en eau et plus productifs;

5. L’accompagnement volontaire du développement de l’irrigation par le renforcement des capacités.

GESTION DES RISQUES CLIMATIQUES

Caractéristiques et éléments contextuels de base

L'Afrique est le continent le plus touché par les effets du changement climatique. Les aléas cartographiques: vagues de sécheresse, fortes variations de températures, violentes prévues, mises en péril de l'agriculture et de la sécurité alimentaire. L'Afrique est aussi l'une des régions au monde les moins bien préparées à ces risques graphiques: les 2/3 des pays africains ont peu ou pas de capacités de gestion de ces risques. Une bonne gestion des risques climatiques repos sur la qualité et la mutualisation des données recueillies, et sur une implication de l'ensemble des acteurs concernés.

Climate Change Africa Opportunities (CCAO)  propose 4 types de solutions en matière de gestion des risques climatiques:

1. Le développement des systèmes d'observation et de prévision: amélioration du réseau d'observation météorologique et climatique (densification et modernisation); amélioration des systèmes de prévision météorologique; développement des systèmes agro-carte de prévision des récoltes agricoles et des fourrages (traitement et analyse des données météorologiques, agricoles et satellitaires); développement des institutions d'observation de la terre (à partir de la télédétection spatiale, de la cartographie, des SIG, du GPS et autres applications géomatiques);

2. Le développement de l'assurance agricole indicielle, produit d'assurance basé sur des indices météo et satellitaires;

3. Le développement des programmes de formation, académique et continue: formations en Systèmes d'Information Géographique, en agro-météorologie, en télédétection spatiale; en systèmes de suivi de l'état des cultures et des fourrages, en application Web-SIG de diffusion de l'information agro-météo, etc;

La mise en place de ces solutions nécessite l'implication de tous les acteurs concernés, notamment les scientifiques et ingénieurs (météorologues, agronomes, informaticiens, etc.), les institutions (ministères, universités, centres de recherche agronomiques, compagnies d'assurance, etc) et les agriculteurs qui doivent être reconnus et accompagnés.

RENFORCEMENT DES CAPACITÉS ET SOLUTIONS DE FINANCEMENT

Dans le combat climatique, l'enjeu du financement est crucial. D'après une étude du PNUE (2010), le coût économique du changement climatique pour l'Afrique pourrait représenter 1,5 à 3% du PIB, chaque année, jusqu'en 2030. D'après une étude de la BAD, les coûts d'adaptation en Afrique seraient d'environ 20 à 30 milliards $ US. Les flux actuels restent insuffisants pour répondre aux besoins réels de l’Afrique, notamment en matière d’agriculture et d’adaptation. Les projets d’adaptation ne mobilisent que 20% des fonds publics climat alors qu’ils devraient 50% pour une répartition équilibrée.

Climate Change Africa Opportunities (CCAO) lance un appel de mobilisation des partenaires et bailleurs de fonds pour le financement des peuples autochtones, des  jeunes et femmes petits agriculteurs africains, des  startups et initiatives des jeunes entrepreneurs verts, impliqués dans l'agriculture intelligente et climato-résiliente pour développement durable de l'Afrique.

PARTENARIATS ET ALLIANCES CCAO